7.6.10

Dreamlands

Des incontournables. Et une surprise. Côté archives décisives, Walt Disney racontant son projet de ville idéale à Orlando, Epcot, où l’attention aux usagers met l’accent sur le transport collectif et où le rêve de progrès se conjugue à celui d’une société américaine sans conflit (et sans mémoire, comme le film de promo qui, caricatural, prétend inventer ce schéma de cité idéale tout droit sorti des labyrinthes médiévaux). Il manque le chaînon historique : comment Disney est passé de cet idéal techno à Celebration, archétype de la Gate Community et du new-urbanism. Évidemment, l’optimisme s’est essoufflé depuis la fin des années 50. Disney est mort et Epcot n’est qu’un parc à thèmes rétro...


Autre étape clé de la représentation urbaine, les débats autour de Venturi et de Las Vegas (paresseuse, l’expo en fait beaucoup sur Las Vegas, peu sur le débat). Mais déjà l’écœurement annonce l’explosion de la Fake City – jusqu’aux forcenés de Dubaï. Là aussi l’expo se contente d’images chocs (bien vues) et de documents publicitaires, sans aucune information sur la faillite du système (en réalité, l’absence de transport public est infernale, les projets immobiliers pharaoniques ne survivront pas à la crise, les trop nombreux centres commerciaux sont vides la plupart du temps, les « îles » commencent déjà à se désagréger pendant que les mauvaises odeurs plombent la vie de leurs habitants...).

Quelques pépites, du temps où l’Amérique était inventive et peu prude : un extrait de comédie musicale, le pavillon surréaliste de Dali pour la foire internationale de New York en 1939...
La surprise : un film de Pierre Huyghe (Streamside Days, 2003) raconte le rêve de nature (cascades et Bambi) et sa transformation en marshmallows. C’est bizarre, drôle et tragique.
(à Beaubourg jusqu’au 9 août)

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