La Fabrique, équipement au services des musiques dites actuelles, vient d'ouvrir dans l'Ile de Nantes: un bâtiment spectaculaire (Michel Bertreux - Tetrarc, architecte) avec sa dentelle métallique posée sur un blockhaus. Des scènes, des labo, des salles de formation... Et un bar-restaurant qui a pour mission d'assurer la relation avec la ville.
Premier épisode de cette nouvelle Fabrique dédiée aux avant-gardes comme au grand public, l'édition 2011 du festival Scopitone. Un festival dédié aux arts numériques et qui pose assez cruellement la question de leur puissance en tant qu'arts : quand vont-ils sortir de l'adolescence? Aux mains de jeunes gens tout stupéfaits d'eux-mêmes, ils jouent avec les outils, explorent les techniques - exploration sans fin puisque la technologie ne cesse d'évoluer. Mais les contenus artistiques sont souvent faibles (parfois même régressifs, si on se souvient des essais cinétiques des années 60). Pour beaucoup, perturber les sens reste l'enjeu majeur. Expérience un peu ennuyeuse parfois, réussie avec les quatre artistes de "Plane Scape" qui diffusent des lumières le long d'élastiques tendus entre sol et plafond, le tout sur musique planante - et en effet ça plane joyeusement.
Le Japonais Daito Manabe s'amuse "visiblement" avec son "Face Visualizer" : il pose des électrodes sur des visages et y fait passer des impulsions électriques transcrivant des rythmes musicaux. Les visages en proie aux tics racontent-ils la musique? Pas vraiment;
Le plus beau, le plus émouvant, "Ground", de Ryoichi Kurokawa : 3 écrans jouent avec les images et les sons captés au Moyen Orient par le reporter belge Daniel Demoustier: les villes, les corps, les visages se décomposent. La guerre gagne. Cette fois, la technique numérique, parfaitement maîtrisée, donne une dimension nouvelle et convaincante.
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