3.5.10

émotion motet

Dernière minute avant de quitter Wellington, saut par la City Gallery, petit musée d'art moderne à deux pas de l'eau. Surprise de découvrir là la pièce magique de Janet Cardiff, « The Forty-Part Motet », que j'avais adorée à St-Séverin lors de la dernière Nuit Blanche. 40 haut-parleurs en cercle, pour 40 voix qui dessinent une architecture mouvante dans l'espace vide. Des voix entendues dans toute leur singularité, à mon oreille si je veux, et en même temps composant l'ensemble, magnifique, comme de la musique vivante. Puissance de la voix, émotion pleine. Encore la joie qui prend le corps, donne envie de danser ou de pleurer.


La Gallery expose aussi une video étonnante, Tino Rangatira Tanga, de Leilani Kake, qui y raconte la vie et la mort de son père. Des chants, beaucoup, font la fête, sacralisent le grand tatouage princier que Richard Kake se fait graver sur le visage, accompagnent le mourant, dansent la cérémonie des obsèques. L'authenticité du témoignage est brûlante, accès direct à la fierté, la beauté des hommes, à la proximité d'une fille filmant son père.

Tino Rangatiratanga: la formule (de rangatira, chef) fait référence à "l'absolue souveraineté" maorie, plus ou moins reconnue par le traité de Waitangi signé entre Maoris et Britanniques en 1840.

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